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Plan communautaire | 2015-2035

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FIGURE EC-01. :  Water lake de Cambridge Bay en juin

Programme | Plan communautaire

Le plan communautaire 2015-2035 a pour objectif de présenter les politiques des développements urbains de Cambridge Bay pour les vingt prochaines années. Ce document provient d’une élaboration fine entre différents intervenants de la communauté, soit la mairie, le conseil municipal, les résidents et les entreprises locales. Il s’appuie notamment sur les plans précédents qui ont été préparés et intègrent les nouveaux défis, enjeux, besoins de la communauté.

Ce plan communautaire guidera les décisions en matière de développement et de conservation relative au domaine résidentielle, commerciale et industrielle, mais aussi sur l’organisation des infrastructures dédiées au transport, aux considérations environnementales et aux applications récréatives de la collectivité. Ce plan a pour principal objectif de favoriser les croissances démographiques de la communauté tout en préservant l’image de saines habitudes de vie de la collectivité, d’une culture dynamique, d’un respect environnemental et d’une prospérité économique.

Bien qu’il représente une perspective sur 20 ans, ce plan communautaire est pensé et planifié pour être réévalué tous les 5 ans d’après la Loi sur l’aménagement du Nunavut. Cette application permet, entre autres, d’anticiper ou de réagir face aux évolutions des conditions de la municipalité de Cambridge Bay. D’après ses balises, ce nouveau plan d’organisation urbaine vise à orienter le développement futur de la communauté vers les emplacements appropriés et à fournir des normes et des lignes directrices. En revanche, ces propositions spatiales ne sont pas permanentes ni fixées, puisqu’elles doivent répondre aussi aux demandes de projet envisagé par la collectivité.

Cambridge Bay is a healthy, culturally vibrant, environmentally friendly community, with a thriving economy as a community, as a Regional Centre for the Kitikmeot Region and as a hub of air and marine transportation.

- Northern Futures Planning 

Démographie | Plan communautaire

Pour mettre en place les futures prédispositions urbaines de Cambridge Bay, le conseil responsable du plan communautaire a d’abord présenté une étude sommaire du phénomène de croissance démographique perçu pour les 20 prochaines années. Cette étude sert, notamment à exposer au grand public les enjeux démographiques à venir au village. Cette étude révèle, entre autres, que Cambridge Bay fera face à une croissance démographique élevée qui était de 1700 personnes en 2015 et qui projette l'atteinte de 2480 personnes en 2035. Cette hausse de 68% de la population à prévoir force les instances du village à agrandir son territoire pour accueillir de nouveaux ménages, de nouveaux services et de nouvelles sources économiques tout en préservant les valeurs de la communauté. 

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FIGURE EC-02. :  Cambridge Bay aérien

Pour cette raison, le plan communautaire poursuit l’étude de sa planification spatiale en présentant les principaux objectifs du type d’affectation du sol proposé dans le plan d’aménagement urbain. L’ordonnancement des objectifs relève d’ailleurs du degré d’importance pour la collectivité.

Objectifs Résidentiels

  • Veiller à ce qu’il y ait suffisamment de terres désignées résidentielles pour permettre la croissance des logements objectifs  

  • Assurer un mélange de types et de densités de logements dans la collectivité et dans les quartiers afin d’offrir un choix de logements, un prix abordable et de créer de la diversité.

  • Fournir des logements qui répondent aux besoins de groupes particuliers, comme les logements des Ainés, les foyers collectifs et les établissements de soins pour bénéficiaires internes.

  • Avoir des zones résidentielles bien conçues.

Proposition urbaine sur 20 ans | Plan communautaire

 À la lumière de ces précédents objectifs, le comité qui régit le plan communautaire a élaboré un programme de zonage qui règlemente et contrôle l’utilisation et l’aménagement des terres tout en veillant à respecter les objectifs d’aménagement de la collectivité.

À cet effet, le plan directeur de la communauté de Cambridge Bay présente quatre principales phases d’aménagement du territoire pour les vingt prochaines années. La première phase, qui est actuellement en création, se décline en deux principaux secteurs d’intervention. Le premier secteur suit une logique de concentration d’activités dans le noyau villageois de Cambridge Bay (activité économique, sociale et culturelle) au nord-ouest du village. Cet agrandissement s’annexe au noyau existant et se restreint par une mare de surface à proximité. Le second secteur d’aménagement de la phase 1 accueille un tissu urbain à vocation résidentielle au nord de la ville. Son implantation a pour objectif de répondre à la croissance démographique de la collectivité en y prévoyant l’ajout de 80 ilots d’habitations isolées. L’organisation des voies de circulation a d’ailleurs été pensée pour accueillir un parc de quartier et davantage de terrain résidentiel. Cependant, bien que cet aménagement ait été présenté et accepté par la communauté en 2015, le village s’est pourvu d’une autre organisation urbaine qui a réduit l’espace résidentiel à 54 unités et qui a enlevé le parc de quartier pour accueillir une nouvelle institution publique.

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© Raphaelle Gosselin

Selon ses instances, Cambridge Bay est un village qui a peu de terre admissible pour le développement de sa collectivité et, pour ce fait, exige d’être organisée efficacement. C’est d’ailleurs pour cette raison que la seconde phase, la troisième et celles qui sont futures ont été présélectionnées par la communauté sans prévoir leurs aménagements. Ce zonage anticipé permet de baliser ces territoires à des fins d’aménagement urbain futures. Toutefois, les instances constatent que ces terres devront avoir un remblaiement pour qu’elles soient habitables. Ce remplissage du territoire n’est cependant pas canné et la communauté devra déterminer sa faisabilité et son cout, et ce, tout en préservant sa culture. Une fois déterminé, un plan conceptuel des routes, des lots et des utilisations des terres pourra être proposé pour discussion avec la collectivité.

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Nouvelle organisation de la phase 1

© Raphaelle Gosselin

Synthèse | Regard critique 

Le plan communautaire serait donc une organisation urbaine annoncée sur vingt ans sans employer des règlements d’implantation rigoureuse pour la collectivité. Le comité de consultation présente davantage des objectifs sommaires et globaux pour le bienêtre de la collectivité et laisse celle-ci se positionner sur l’organisation urbaine de leur village tous les 5 ans. D’ailleurs, l’aménagement urbain du nouveau secteur résidentiel en est un exemple substantiel d’une organisation urbaine souple puisqu’elle présente une version qui ne suit pas celle prévue à l’origine. Cette forme pourrait être discutable, puisqu’elle peut à la fois donner ou enlever le pouvoir décisionnel à la communauté dans l’organisation urbaine de leur village.

À cet effet, la première phase d’aménagement suit une logique typologique similaire à celles qui sont existantes sur le territoire. Une typologie qui a pris ses marques lorsque l’aménagement du territoire était gouverné par les instances du sud du Canada sans considération des besoins des Innus. Or, tout laisse croire que cette organisation résidentielle relève de prédispositions similaires.

La première phase présente aussi une organisation spatiale qui n’utilise aucune mesure significative pour répondre aux changements climatiques. D’ailleurs, l’annexe au noyau villageois s’inscrit tout près d’une mare de surface qui prévoit d’augmenter sa dimension avec une hausse de température estimée à 9 degrés d’ici 2080. La planification des prochaines phases d’étalement, qui anticipe un remblaiement, contribuerait au dégel prématuré du pergélisol et aurait un effet néfaste sur les espèces fauniques et floristiques du territoire.  

Bref, ce plan communautaire est un programme qui présente des objectifs adaptés à la communauté Inuite de Cambridge Bay. Cependant, il semble que son application se concentre davantage sur les besoins démographiques et délaisse certaines aspirations culturelles et considérations climatiques. Les réévaluations prévues tous les cinq ans laissent croire une possibilité d’aménagement multidisciplinaire et adapté future.

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